MUSIQUE CLASSIQUE
Roman Cazal et Axel Lenarduzzi enchantent le prieuré de Pont-Loup

Belle rencontre au prieuré de Pont-Loup, avec les virtuoses Axel Lenarduzzi au piano et Roman Cazal au violoncelle.

Photos :
P. Songeux

Avec ce MurMures 8 des 25 et 26 juin 2021, et ses deux concerts au prieuré de Pont Loup, d’abord avec un récital piano et violoncelle le vendredi, puis piano seul samedi, c'était le retour de l’émotion après dix-huit mois éprouvants pour tous. Ce dé confinement des sens a eu  lieu avec les grands solistes Axel Lenarduzzi (piano) et Roman Cazal (violoncelle), ce qui en rehausse encore la saveur.
Les rendez-vous MurMures de l’association le Mur, de Gabriel Omnès et Virginie Prokopowicz, ont pour vocation de promouvoir la création culturelle contemporaine et sa diffusion dans le sud de la Seine-et-Marne. C’est aussi provoquer des rencontres entre des univers artistiques différents, associant des artistes issus de multiples disciplines couvrant les champs de la création d’aujourd’hui (art, musique, danse, photographie, lecture, vidéo, court-métrage, théâtre, documentaire...
Ces concerts inaugurent une nouvelle facette des Rendez-vous Murmures qui, une fois par an, s’installeront au prieuré de Pont Loup. Ces Murmures d’un nouveau genre ont vocation à mêler répertoires classiques et contemporains pour faire résonner la musique à travers les époques et les siècles, tout en soutenant des artistes d’aujourd’hui. Et quel plus bel endroit pour cela que ce lieu romano-gothique du XIIe siècle dont la magie ne cesse de nous émerveiller.
Pour le récital piano et violoncelle du vendredi d’Axel Lenarduzzi et Roman Cazal, les compositeurs Gabriel Fauré, Johannes Brahms, Claude Debussy et Astor Piazzolla étaient au programme.
Quant au récital de piano d’Axel Lenarduzzi le samedi, Franz Liszt, Claude Debussy et Sergei Rachmaninoff sont venus résonner dans le magnifique prieuré de Pont-Loup.

Roman Cazal, violoncelle
Roman Cazal a grandi avec la musique, notamment celle de son père, pianiste soliste. A l’âge de cinq ans, il jette son dévolu sur le violoncelle, instrument qu’il ne lâchera plus. Il baigne d’abord dans le répertoire pour piano de son père, puis, à onze ans, plonge dans l’univers propre à son instrument. Son tout premier disque, ‘le Violoncelle du siècle’ de Rostropovitch, sera pour lui un choc fondateur. Après le Conservatoire de Paris, Roman Cazal entre à la Hochschule Hanns Eisler de Berlin en 2019. Sa formation s’enrichit également de masterclasses avec des instrumentistes de référence tels que Jean-Guihen Queyras, Gustav Rivinius, Philippe Muller, Gary Hoffman, Henri Demarquette ou encore Frans Helmerson. Baroque, classique, musique contemporaine (il a participé à la création d’une pièce de Philippe Hersant et créé le concerto « Vers l’azur » d’Alain Louvier avec l’Orchestre symphonique du CRR de Paris) : son approche du répertoire se veut ouverte. Roman Cazal avoue toutefois une relation particulière avec la période romantique (Rachmaninov, Schubert, Chopin…). Un registre qui fait la part belle à l’expressivité de l’interprète, en totale adéquation avec sa conception de l’instrumentiste. « C’est à l’interprète d’apporter sa touche personnelle, son propre son, en étant en symbiose avec le propos et les intentions du compositeur, explique-t-il. Au final, il s’agit de toucher les gens. C’est ce qui m’anime. » Il s’attache pour cela à développer sa propre identité sonore, à l’instar de Daniil Shafran, autre violoncelliste russe qu’il admire pour son expression « totalement singulière », et qui a influencé sa conception du son. A 26 ans, Roman Cazal a eu l’occasion de multiplier les rencontres sur scène avec de grands artistes (Yo Yo Ma, Svetlin Roussev, le Quartet Talich, Ulf Wallin, Roman Spitzer…) et les concerts dans des festivals de classe internationale (Festival Pablo Casals, Musiques d’un siècle, festival de violoncelle de Beauvais, Violoncelles en Seine…). Il s’est produit en tant que violoncelle solo de l’Orchestre Prométhée dans des lieux prestigieux tels que la salle Pleyel, le théâtre des Champs-Elysées, le théâtre antique d’Orange ou la Villa Médicis de Rome.
Roman Cazal a été sélectionné afin d’intégrer le Verbier Festival Orchestra pour la saison 2016. Depuis 2018, a multiplié les prix (lauréat de la Tokyo Foundation, de la Fondation de France, de la Fondation Société Générale, et de l’Adami). En 2020, il a remporté la médaille d’or de la compétition internationale « Music and Stars ». Membre de l’orchestre de la Garde républicaine depuis 2019, Roman Cazal va enregistrer un album de Bach - Kodaly pour le label KNS Classical. Il joue depuis 2020 un violoncelle de 1840 de Sébastien Philippe Bernardel.

Axel Lenarduzzi, piano
Le piano et Axel Lenarduzzi, c’est une relation qui a connu une première apothéose : l’aboutissement de ses études à Rome, couronné par le « Diplôme supérieur de perfectionnement à l’unanimité » de la prestigieuse Académie nationale supérieure Santa Cecilia, obtenu dans la classe de Sergio Perticaroli. La rencontre avec le maestro a eu lieu lors du festival de Salzburg. Elle achèvera son apprentissage de l’instrument, ouvrira sa vision artistique du piano, et de la vie de concertiste. Pour Axel Lenarduzzi, la pratique du piano, la vie du musicien, le statut d’interprète, ont toujours été l’occasion d’une ouverture spirituelle, d’une découverte de soi-même et de l’humain en général. Parce que jouer pour un public implique une dimension humaniste. Parce qu’interpréter, chercher la vérité et l’écho d’une œuvre en soi est aussi une quête de sa propre personnalité. Ainsi, à côté de son parcours pianistique, il nourrit de nombreuses affections littéraires et philosophiques : Nikos Kazantzakis, Herman Hesse, Fédor Dostoïevski, JeanYves Le loup… Les rencontres importantes incluent bien sûr celles avec d’autres musiciens, comme le grand pianiste belge Jean-Claude Vanden Eynden, dont il a intégré la classe au Conservatoire Royal de Bruxelles. Son désir d’échanges, de se confronter à différentes conceptions de l’interprétation, le poussent à se perfectionner auprès – entre autres - des pianistes Jean Marc Luisada, Elena Rozanova, à jouer avec le violoniste Svetlin Roussev... Lauréat de nombreux concours internationaux (Vignola Classica, Liszt, Naoumoff, Lyon’s Club…), Axel Lenarduzzi se produit régulièrement dans des festivals (Festival Tempietto di Roma, Festival Notte Classice, Coream, Musique en Fête, Festival de Verbier, Les Week-end du Piano à Maisons-Laffite, Calvi, Lagord, festival Classique et Jazz Val-Thorens…). Il a donné un récital live pour la prestigieuse série « Yamaha Live From Home » et a tourné à plusieurs reprises sur le continent américain, lui offrant l’occasion de collaborer avec des universités et de donner des conférences. Sur disque, il a enregistré en 2011 l’album « Liszt Invocation », en l’honneur de ce compositeur qui le fascine depuis ses débuts de pianiste, et l’album Brahms « Alpha et Omega », en 2013. Les années 2021 et 2022 signent son retour aux USA pour un grand projet autour de Franz Liszt.

 

L’association Le Mur,
espace de création

Depuis 2013, Le Mur organise des événements artistiques et culturels valorisant le processus de création, de production et de diffusion de l’art contemporain dans le souci de favoriser l’accès de tous les publics à l’art. Son action, basée sur la création de projets et la promotion d’artistes, propose une programmation particulière pour le Prieuré de Pont-Loup à Moret sur Loing et l’espace de création du Mur, où les démarches des artistes doivent se lier au patrimoine local, à l’histoire, à l’architecture, autour d’un thème donné. Par convention, la Mairie de Moret-Loinget-Orvanne a confié la programmation artistique du Prieuré de Pont-Loup à l’association Le Mur.

Roman Cazal et Axel Lenarduzzi enchantent le prieuré de Pont-Loup

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