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Comme beaucoup d'artistes à Nemours et à Saint-Pierre-les-Nemours, Hortense Garand a ouvert son lieu de travail au public les 17 et 18 mai.

Photos : P. Songeux.

Les villes de Nemours et de Saint-Pierre-lès-Nemours comptent un nombre important d’artistes : peintres, sculpteurs, photographes, sculpteurs, designers, plasticiens, etc.

Ces derniers ont ouverts leurs lieux de création au public samedi et dimanche 19 mai 2019, ont montré leurs oeuvres et ont partagé leurs savoirs-faire dans le cadre du Festival A Voix Haute.
L’évènement a été aussi marqué par deux concerts dans le cadre exceptionnel des ateliers, un avec FOLILOKK (baroque et jazz, voix et cordes) Chez Véronique Desait Décoration à Nemours et  l'autre avec LEMBE LOKK (chansons pour coeurs tendres, voix et guitare) Chez Clovis Schlumberger à Saint-Pierre-lès-Nemours.

Vous pouvez retrouver certains des artistes sur leurs sites internet  :

Clarisse Griffon du Bellay, sculptrice, www.clarissegriffondubellay.com - Stéphanie Lecomte, peintre, www.stephanielecomte.com - Elena Nivina, aquarelliste - Pascale Mercier, peintre, www.pascale-mercier.com - Alexa Napoléon, céramiste - Sylvain Raspilaire, peintre, www.artactif.com/fr/artist/raspilairesylvain - Aurelia Paoli, designer - www.beauregard.paris/content/25-aurelia - Fernando Garcia de la Torre, peintre, fernandogarciadelatorre.com - Céline WKL, dessin de gouache d’après nature - Véronique Desait, décoration d’intérieur, http://www.desait.fr - Vincent Terrasse, peintre, sites.google.com/site/larbredesnuances/ - Hortense Garand, peintre, www.hortensegarand.com - Adélaïde Robault, gravures - Ambroise Biard, peintre, biard-ambroise-peintre.e-monsite.com/ - Désirée Lannes de Montebello, dessin - Christophe Thiry, peintre, christophe-thiry-peintre.com/ - Elisabeth Letty, peintre - Nicolas Ségard, photographe, nsegard.com/ - Lydia Canizares, artiste visuelle, lydiacanizares.com - Mireille Josselin, peintre, sites.google.com/site/josselinmireille/ - Monique Bigourdan, modelage et sculpture - Clovis Schlumberger, plasticien - Rose-Marie Boente, plasticienne, boenterosemarie.wixsite.com/accueil - Noëlle Masson, peintures et assemblages, noellemasson.carbonmade.com/

RENCONTRES AVEC :

> Céline WKL, dessin de gouache d’après nature
L'artiste nous a accueillis dans l'atelier de son appartement à Nemours, très affable pour nous parler de sa recherche. Céline WKL peint avec une précision radiographique, elle a passé 9 mois pour sa première gouache à raison de 4 à 5 heures par jour, le détail minutieux de l'ouvrage d'écriture ne permettant pas aux yeux de focaliser au delà. Son dessin se révèle, avec elle, grâce à la matière temps.
Sa toute première gravure en taille directe -1 seul tirage- date de ce mois de mars, elle résonne avec son dessin de stylo bille, qu'elle façonne dans une influence classique.
Le dehors est son territoire d'observation, son atelier sauvage premier où les natures déposées dans les pages composent des séries récurrentes comme le journal des herbes ou celui des Orchis Bouc, prolongé à chaque printemps.
"Dans ma recherche, je parcours la nature et m'absorbe à l'écoute 'de son appel', j'appréhende entièrement ma sensation corporelle et je la prolonge dans ma relation à la qualité de la présence, végétale ou animale, fragment du cycle de la vie. Mon regard attiré s'est posé par le toucher, capté par une émotion ou une sensation, révélée instantanément, où il est demeuré ancré, sous le choc de la rencontre. 
Je renoue alors le contact avec le silence, pour recueillir isolément sur le fond vierge du papier satiné ce ressenti de vécu originel. Je m'en approche en l'observant lentement, jusqu'aux contours micrographiques, dans une attention où le temps déposé goûte, pour donner sa présence au plus juste dans le dessin à la gouache charnelle jusqu'à sentir émerger par cette durée 'en moi' son essence même. 
L'espace pour le dessin a honoré son intimité, l'intime de l'Hirondelle tombée du nid, pour l'appréhender dans son altérité d'être quand sur la route, en son lieu initial, ma main l'a saisie et sur ma page l'a fait naître."
Céline WKL mai 2019.

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> Hortense Garand, peintre
Autodidacte, elle vit et travaille aujourd’hui en région parisienne, à Saint Pierre les Nemours.
Son travail se rapproche de la figuration narrative et d’une certaine forme d’ « art pop », un art accessible aux gens, qui s’adresse à eux et qui parle d’eux.
Ses toiles expressives et très colorées proposent une vision sans dessus-dessous de la vie quotidienne et des rapports humains.
H.G. : « Je n’ai pas choisi d’être peintre, du moins cela n’a pas été un choix de carrière, confirmé par des études officielles en la matière. Les choses ont été plus simples car elles se sont imposées d’elles-mêmes naturellement. Du jour où la peinture est entrée dans ma vie, elle s’est faite aussi nécessaire que le besoin de respirer, une chose à laquelle j’ai toujours répondu, quand je le pouvais, sans réfléchir.  Peindre est un don miraculeux qui me transcende et m’enchante littéralement.
Lorsque je peins, je laisse le plus possible les choses m’échapper, puis je les accompagne, en construisant ma toile avec tout ce qui me vient. Le tout est de saisir le fil et de m’y sentir accrochée jusqu’au bout. La merveille du procédé est que chaque jour à l’atelier est la promesse d’un voyage vers des destinations que j’ignore et tout reste toujours à explorer.
Je passe mon temps à griffonner des listes de mots et des bouts de phrases sur des petits carnets qui finissent en charpie au fond de mon sac à main, sur des post-its que j’égare ou sur les murs de mon atelier, qu’importe, les idées restent, insistantes, et reviennent pour se poser dans ma peinture sans que je décide avant du comment et du quand les aborder.
Peindre, pour moi c’est proposer un regard différent sur le monde, ouvrir des fenêtres pour capter l’attention de celui qui regarde, l’inciter à s’approcher, à regarder plus près encore, lui offrir de s’évader, de voyager jusque dans les tréfonds de son propre imaginaire, sa propre histoire, sa propre sensibilité ».

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> Nicolas Ségard, photographe
« Pour cette exposition, j’ai présenté une thématique de voitures. Cette composition là est spéciale pour les portes ouvertes, elle reprend des éléments que j’avais déjà présentés par ailleurs, mais il y a des nouveautés. A chaque exposition, je fais en sorte d’avoir des nouveautés pour pouvoir montrer que mon travail évolue. Une exposition, c’est pouvoir s’insérer dans un lieu, c’est toujours un challenge parce que les œuvres ont une vie seule mais elles ont aussi une vie collective, il faut faire en sorte que les œuvres se répondent et là j’avais ce mur à multiples cases. Donc, j’ai tout de suite pensé à ces photographies avec différents formats mais sur la même thématique. J’ai présenté trois types de photos, une série trafic jam qui montre l’accumulation notamment à travers les voitures, avec un message que l’on peut transposer à la société, on a beaucoup de voitures grises qui représentent la masse et les voitures bleus qui sont des singularités pour montrer qu’il y a des individus qui peuvent sortir de cela et donner une ossature à notre société. J’ai également des photos qui sont incurvées, car souvent la photographie est associée à un art plat et là, j’ai décidé de donner du relief, ça donne une autre perception de l’image.
Et puis on a des photos ici qui font partie d’un ensemble plus grand, la voiture est toujours présente mais là, je réagis par rapport à une nouvelle à la radio comme quoi les voitures à essence vont un jour être interdites à Paris, c’est donc un marquage du temps, d’ailleurs on a les bâtiments qui traversent les siècles et puis les voitures qui vont disparaître un jour ou l’autre. C’est une série de photos où j’ai un encrage territorial marqué et explicite pour qu’on puisse reconnaître Paris justement et faire le rapprochement avec ce qui se passe avec la mobilité en ce moment.
Un message que je voudrais faire passer, c’est que pour moi, l’art relie les gens et si on est là ensemble c’est grâce à l’art, je reste persuadé que c’est un média essentiel pour nous en tant qu’êtres humains. Ce qui compte pour moi aussi, c’est la médiation, c’est la possibilité d’échanger avec les visiteurs pour connaître la perception de ce que je fais ».

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