Moret Loing et Orvanne :
Retour sur le 1er Salon des métiers d'art

Belle réussite pour cette première, avec 26 artisans et trois jours d'expositions, de ventes, d'ateliers et de démonstrations.

Photos :
P. Songeux

Les 28, 29 et 30 mai 2021, la ville de Moret-Loing-et-Orvanne et l’association Jeux de Dames ont présenté le 1er salon des métiers d’art. Trois jours d’expositions, de ventes, d’ateliers et de démonstrations, avec 26 artisans répartis à la Maison Lesage, au local des Granges, et au Moulin à Tan.
Jeux de Dames, association couvrant de multiples champs créatifs, mettant en avant la création féminine depuis 2015, s’est associée à Moret-Loing-et-Orvanne, territoire réputé notablement pour son patrimoine et sa culture…
Diversité́ des matériaux, des techniques, des sensibilités... les artisans d’art avaient à cœur de partager leur amour des matières auxquelles ils ont choisi de dédier leur talent. Métal, bois, céramique, textile, feutre, laque, cuir, encre... étaient les vedettes de ces 3 journées de partage. Le public a pu s'attarder sur les savoir-faire, échanger avec les artisans et succomber à son tour au charme de la matière...
Les visiteurs pouvaient également assister à des démonstrations, s’attarder sur les gestes des artisans…

Michelle Boucher, laque

Chapeaux de la modiste Patricia Jamar de Bolsée

Sculpture d'Isabelle Rousseau

Le luthier Roget Daguet

Nadine Dumont, artiste peintre en décor

La céramiste Isabelle Antier

Pour cet évènement 26 artisans se sont répartis sur trois lieux :
Maison Lesage :
Sophie Belle, peinture sur porcelaine et gravure - Laurence Garnotel, céramique - Damien Diche, taille de pierre, sculpture acier et gravure - Sophie Bruguière, papier à la cuve et textile - Catherine Fava-Dauvergne, gravure - Florence Patrie, bijoux argent et os - Martine Longval, céramique -Fabienne Fleury, bijoux plumes - Isabelle Rousseau, sculpture - Roger Daguet, lutherie - Yves Méric, coutellerie - Gaëla Rault, broderie d’art - Françoise Clouzeau, céramique porcelaine.

Local des Granges : Patricia Jamer, modiste - Heitor Gonçalves, ciseleur sur bronze - Frédérique Tilly, bronzier d’art bijoux objets - Delphine Ochat, laque - Michelle Boucher, laque - Isabelle Antier Sayag, céramique - Nadine Frot-Dumont, peinture décors trompe-l’œil – Marine Kapkonski (Nina K), bijoux.

Moulin à tan : Corine Joachim, sculpture, céramique, verre - Constance du Bellay, bijoux émail - Valérie Samson, abat-jour - Olivier Gamboa, céramique mosaïque – Gérard Befon, bois. »

Sophie Bruguière, Présidente de Jeux de Dames :
« Le fait de venir à Moret, pour les artisans de Jeux de Dames, est vraiment un plaisir, car on aime beaucoup cette petite ville, qui est lourde par son passé historique, qui est touristique et dynamique. Nous avons été sollicités par la municipalité, et plus particulièrement pour son premier adjoint Olivier Lebeau. Dans un premier temps, nous devions participer ensemble aux Journées Européennes des Métiers d’Art début avril, qui malheureusement avec la pandémie ont été annulées. Mais nous avons pu reprogrammer à la fin mai ce premier salon des métiers d’art dans des lieux magnifiques."

 

COUP DE PROJECTEUR SUR TROIS ARTISTES PRÉSENTES :

Fabienne Fleury, bijoux plumes

« J’ai découvert la plume lors d’une exposition au Grand Palais  par les indiens d’Amazonie, j’ai été subjuguée par leurs objets de tous les jours qui avaient un sens. Les couleurs des plumes m’ont donnée des émotions et à partir de là, j’ai commencé à travailler la plume en autodidacte, puis quinze ans après, j’ai suivi des formations autour de la plume, c’est à ce moment que ma créativité a explosé. J’ai pu créer des objets en plume avec des montages que j’ai appris, et d’autres que j’ai ajouté moi-même. »

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Frédérique Tilly, bronzier d’art bijoux objets

« Le début de l’aventure, c’est une belle petite histoire, car c’est une histoire de rencontres. Il y a 12 ans pour les besoins d’une amie sculptrice, je me suis rendue avec elle, dans un atelier de ciseleur sur bronze, dans un petit village à côté de chez moi. Ses petites sculptures qui sortaient de fonderie, il fallait les ébarber, les rendre présentables dans une exposition, les souder sur des petits socles. Quand je suis arrivée, moi qui étais à cette époque là infographiste, je savais me servir de tous les outils qui étaient là, il y a eu une espèce de révélation qui s’est passée. Mon passé d’infographiste et de chanteuse de rue, avait déjà développé en moi une sensibilité artistique très forte. Après cette fameuse journée, Julien Boisse, le ciseleur de bronze, m’a dit de revenir quand je voulais. Je suis revenue, je suis restée deux ans en formation chez lui, à tout essayer, à chercher mon univers, ma présence, comment engager ce dialogue avec cette matière. Par la suite, j’ai travaillé dans un atelier de monteur en bronze pour les grands décorateurs parisiens, en luminaire et en ameublement. En 2013, j’ai ouvert mon atelier et cela dure encore aujourd’hui. »

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Corine Joachim, sculpture céramique verre

« Je suis partie de la céramique, j’ai suivi quelques cours de modelage avec un professeur local pendant 4 à 5 ans. J’ai eu envie de continuer, j’ai donc travaillé avec un modèle vivant en créant des pièces assez classiques que j’ai ensuite coulées en bronze, pendant une vingtaine d’années. J’ai eu besoin d’autres choses, un accès à des formations de verre, comme le travail de la perle de verre, la pâte de verre, des différentes techniques de verre, jusqu’à ce que je tombe amoureuse de cette technique de dentelles de verre. Je me suis formée à Sars-Poteries à l’université du verre du département du Nord, à côté de Maubeuge. Avec cette technique de verre, il y a eu un déclic qui s’est passé, car au même moment, j’ai assisté à un stage d’enfumage. Je me suis dit que ces deux assemblages là, cette transparente du verre et le côté sombre de la terre, que j’avais quelque chose à travailler. La terre est volontairement enfumée brute sombre, et c’est pour moi l’ancrage au sol, c’est le côté primitif de mon travail qui doit rester un peu brut,  pour faire un écrin quelque part à ce verre qui est transparent, qui apporte la touche de poésie et qui essaye de transcender l’espace. Je travaille avec le vide évidemment, puisque cette dentelle de verre est travaillée au chalumeau, c’est un travail à la flamme et je travaille sur des formes à partir d’une idée, il y a toujours un dessin au départ. La céramique est travaillée en premier, elle sèche, elle est cuite. Ensuite, je vais travailler le verre parce qu’il va être au plus près de cette céramique. »

Retour sur le 1er Salon des métiers d’art à MLO

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