Virginie Prokopowicz accueille dans son espace
MARCEL CARTUS ET SON EXPO PALINGÉNÉSIE

L'espace de création Le Mur de Virginie Prokopowicz retrouve sa raison d'être avec l'exposition Palingénésie de Marcel Cartus.

Photos :
P. Songeux

Après deux mois de confinement, l'Espace de création Le Mur de la Présidente Virginie Prokopowicz, accueille Marcel Cartus pour son exposition Palingénésie. Celle-ci vous attend jusqu'au 28 juin 2020, le samedi de 14h à 19h, mardi/jeudi de 10h à 17h, dimanche de 15h à 19h, et sur rendez-vous.
Marcel Cartus développe un art qui s’affranchit de la norme esthétique, où les matériaux non vivants voire même vivants utilisés, s’accumulent à la limite du possible, se colorent à outrance pour s’agencer en fait dans une mise en scène au service de l’idée annoncée. On pourrait croire de cette cuisine plastique une marque d’exubérance inconsidérée, une ironie utopique mais il n’en est rien : chaque pièce contient des multitudes de petits détails pertinents qui approfondissent le sens précis que Marcel Cartus a voulu donner à chacune. Ses œuvres hybrides accumulent différentes matières superposées, collées, creusées, mais toutes travaillées avec une maîtrise technique et un geste sûr qui leur permet de conserver une radicalité marquée. La proposition de Marcel Cartus est une réflexion sur les grands changements et bouleversements climatiques, quelles en sont les conséquences comme les grands feux dévastant l’Australie, la Californie, et quelle est la responsabilité de l’homme? D’où le titre de cette exposition la Palingénésie, terme employé par les stoïciens pour signifier la « reconstitution du monde après que le feu ne l’ait détruit », marquant le début d’un nouveau cycle vers une renaissance. Le tableau de cette exposition est donc posé et donnera à voir des œuvres tout aussi paradoxales que le thème développé, et les choix écologiques actuels : Marcel Cartus nous prépare des installations cataclysmiques de foret en feu, où de la terre est recouverte de cendres, induisant la destruction d’une multitude d’espèces de la faune et de la flore. Puis d’autres installations plus porteuses d’espoir et de vie montrent des plantes repoussent, et que la chlorophylle réinvestit l’espace. Eveiller les consciences sur les enjeux de notre planète, en abordant des questions cruciales sur l’avenir, notre environnement, notre habitat, notre vivre ensemble pour nous et nos enfants, avant qu’il ne soit trop tard. Les pouvoirs interviendront-ils pour que ce cercle vertueux puisse réellement se produire ? Tel est l’espoir de Marcel Cartus !
Virginie Prokopowicz

Marcel Cartus :
"Mon premier métier a commencé à 13 ans et demi, à l’école des mines, j’ai fait le fond et du charbon. L’art était déjà présent dans ma tête depuis l’âge de 4 ans. Puis j’ai fait mon service militaire comme tout le monde, au retour je suis retourné dans le monde du terril sans conviction, car j’avais envie de voir autre chose. Je suis donc parti dans les Pyrénées, j’ai commencé à faire de la poterie, j’ai pu m’acheter des chevaux, qui m’ont permis de traverser la France à cheval. J’ai toujours eu la bougeotte. Du cheval, je suis passé à la musique où j’ai retrouvé des copains à Nantes. Puis, j’ai suivi ma copine de l’époque sur Paris et joué dans le métro. Un emploi dans un café m’a permis de rencontrer ma femme. A partir de ce moment, ma vie a été beaucoup plus carrée. De la peinture, j’en ai fait un métier dans la décoration. Le ministère de la culture m’avait octroyé un atelier à Aubervilliers, mais comme je ne voulais pas rester en cité, surtout depuis l’arrivée de mon fils, j’ai trouvé à Montigny un lieu qui me correspondait : une ancienne infirmerie où il y avait tout à refaire. Le travail chez les clients, la maison à retaper, l’art passait en troisième position. Maintenant que je suis à la retraite, j’ai repris l’art à plein temps.
J’ai du mal à me mettre dans une catégorie, ma palette est assez vaste. Je peux aussi bien être minimaliste,  j’ai quand même travaillé plus sur le sériel qui donnait un certain rythme de musicalité dans mon travail, mais j’ai aussi été attiré par l’exubérance. Des fois, je  m’exprime picturalement avec un foisonnement pas possible et par moment c’est le calme.
 Je me vois plus dans le contemporain, je ne suis pas un classique ni un moderne, je ne pars pas sur la représentation, j’ai une sensation, une impression que j’ai envie, un besoin de sortir. En aimant la nature, en se baladant et si on observe bien, on voit des choses dans l’écorce, dans la mousse. On voit des choses qui sont macros, d’autres qui sont micros, qui m'inspirent et qui donne envie de les exprimer.
Quand je travaille, je pars sur plusieurs projets en même temps, je peux rester trois ans sur une œuvre jusqu’au déclic, car j’ai trouvé les outils dont j’avais besoin.
Le message que je fais passer est important, je suis très touché par l’environnement, les forêts qui brûlent, le réchauffement climatique. Et encore, je suis gentil, j’ai appelé cette exposition la Palingénésie. La Palingénésie est en fin de compte un cycle, un cycle qui revient, mais ça c’est fini aujourd’hui, car si on continue à jouer avec le feu comme ça, nous, on existera plus, on est en train de s’exterminer, et tout ça pour des intérêts financiers de certains. Donc moi, ça me révolte, j’ai essayé de le montrer dans une palette pas trop déprimante, c’est pour ça que j’ai accompagné mon travail de quelques vidéos qui montrent la réalité. On a tous à s’investir pour que ça change.
Actuellement, je prépare une autre exposition qui sera plus sur la consommation dont les produits en barquette."

Exposition jusqu'au 28 juin 2020
le samedi de 14h à 19h, mardi/jeudi de 10h à 17h, dimanche de 15h à 19h, et sur rendez-vous.
8, avenue de sens, Ecuelles 77250 Moret Loing et Orvanne.

Tél. 06 08 68 40 30
[email protected]

 

L’association Le Mur, espace de création
Depuis 2013, Le Mur organise des événements artistiques et culturels valorisant le processus de création, de production et de diffusion de l’art contemporain dans le souci de favoriser l’accès de tous les publics à l’art. Son action, basée sur la création de projets et la promotion d’artistes, propose une programmation particulière pour le Prieuré de Pont-Loup à Moret sur Loing et l’espace de création du Mur, où les démarches des artistes doivent se lier au patrimoine local, à l’histoire, à l’architecture, autour d’un thème donné. Par convention, la Mairie de Moret Loing et Orvanne a confié la programmation artistique du Prieuré de Pont-Loup à l’association Le Mur. Une galerie de 130 m² se situe au sein d’un atelier, les artistes peuvent ainsi développer leurs démarches dans un processus plus expérimental et présenter une exposition de leurs recherches.

Marcel Cartus expose à Moret Loing et Orvanne

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