Moret-sur-Loing, Le Studiolo
LES ÉCRITURES SPONTANÉES D’AGNÈS DUBART

Agnès Dubart est revenue au Studiolo pour un week-end avec son exposition éphémère : Les écritures spontanées.

Photos :
P. Songeux

Déjà présente l’an dernier au Studiolo avec « Ici et main tenant », Agnès Dubart est revenue pour  ce premier week-end de juillet, avec une exposition itinérante et éphémère qu’elle a entamée depuis le déconfinenement, et qui l'a conduite à Tournus, Lanoux, Lille, le Luxembourg et Dunkerque avant de rejoindre la Bretagne.
L’occasion de présenter son travail, avec ses dernières gravures pour une exposition surprise intitulée : Les écritures spontanées.

Agnès Dubart est passée des corps hybrides, en  voie  de  mutation, qui  peuplent  ses anciennes gravures, à cette farandole de signes qui  s'exclament, se hèlent, et s'égosillent graphiquement en  diverses langues. Il faut  croire qu'elle vit une nouvelle phase de son  travail, sous forme d'exercices graphiques.
Cette ribambelle de signes en  mouvement émerveille. À défaut de  pouvoir les faire chanter, l'œil parvient à les faire  se mouvoir et se contorsionner dans leur vêture graphique. Ils s'avancent ou  reculent, sans doute de  ce qu'un signe se retrouve souvent en  face à face ou  en  dos  à dos  avec un  autre signe, et au  risque d'en perdre l'équilibre.
Les écritures spontanées prennent la place des corps. Ce sont  les mouvements intérieurs qui s'expriment. À chacun sa lecture. C'est  plutôt vibratoire. Des ressentis après une  marche en montagne, le paysage réapparaît sur le métal.  Des empreintes, des accidents, des gestes qui dansent. C'est  la main  qui guide ! Long et riche cheminement intérieur qui l'a  menée à ce nouveau langage qu’elle découvre.

Agnès Dubart :
« Avant le corps était vraiment représenté comme un caractère typographique, j’utilise ce terme parce que j’arrive maintenant vers une calligraphie un peu abstraite,  spontanée et chorégraphique. Donc quand je parle de typographie au niveau du corps, le corps était un outil  qui me permettait de parler du mouvement, parler de notre capacité de transmuter, se transformer et toujours en représentant la tête, les bras, les jambes. Aujourd’hui au lieu d’être dans la forme extérieure, je dirais que je suis dans le fond,  donc dans le côté subtil et vibratoire de l’énergie qui nous anime. Qu’est-ce qui nous anime ? Qu’est-ce qui nous fait bouger ? Qu’est-ce qui nous met en mouvement ? On serait plus dans ce qui est caché, ce qui est invisible, ce qui est enfoui, ce qui est impalpable mais qui peut vraiment se ressentir de manière très personnelle. Qui seront plus difficile d’accès pour certains êtres, mais qui petit à petit touchent les gens en leur expliquant un petit peu mon parcours, cela prend du sens aussi. Je ne suis pas arrivée avec juste un pinceau sur mon bois, que je souhaite graver pour dessiner des choses abstraite sans réfléchir, il y a tout un cheminement qui m’a amené à plus de silence, plus de contemplation, plus de ressenti, plus de sensibilité, affiner une sensibilité qui me permet comme une antenne d’être plus à l’écoute ».

Les écritures Spontanées d’Agnès Dubart à Moret

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