Atelier le Vivier à Moret
UN ÉTÉ AVEC LE PEINTRE JEAN PRÉVOS
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Parmi les toiles exposées par Jean Prévost à l'Atelier le Vivier, vous retrouverez quelques paysages de la région.

Photos :
P. Songeux

Odile Filleul et Jean Hay vous propose de passer l’été avec l’exposition du peintre Jean Prévost (jusqu’au 6 septembre), dans leur galerie l’Atelier le Vivier.
Formes simplifiées, audace des recherches chromatiques, contours bien marqués, Jean Prévost revendique son appartenance au mouvement  fauvisme. En proposant une  image plus authentique de la réalité, mais aussi en  retrouvant la sensation première du choc éprouvé,  sa démarche est tenace et s’inscrit sur de nombreuses années.
Jean Prévost peint des « natures mortes », des  scènes de genre, mais aussi des paysages. Son admiration pour la nature et en particulier les bords du Loing et de la Seine se traduit dans sa définition contemporaine des paysages, c’est-à-dire territoire perçu dans ses interactions entre facteurs naturels et humains.
Pour l’artiste, comme pour le « regardeur » du tableau, l’interprétation s’articule en une vision gourmande des formes et des couleurs. Jean Prévost nous communique son farouche et virulent enthousiasme et  son amour de la vie.
Jean Prévost préfère toujours commencer une toile d’après nature, seule la nature lui apporte cette sensation illimitée de richesse et d’aventure qu’il n’aurait pas par pure imagination. Il recompose, retrace d’autres lignes de construction, d’autres accords colorés, suivant ses sentiments.
Il a tout d’abord peint beaucoup de natures mortes, certainement très influencé par Cézanne et par son maître Louis Neillot. Il retrouve toujours en lui, durant ces exercices, la joie juvénile de l’étudiant découvrant les mystères et l’extrême diversité des formes, des couleurs et des arrangements. C’est une plénitude que seul lui donne l’acte de peindre.
Ses « danseurs de tango » sont une métaphore colorée qui exprime dans l’immobilité de la toile, les élans passionnés des couples en mouvement. C’est pour lui la rencontre du « Fauvisme » avec la réalité charnelle et passionnelle du tango.
Peindre en pleine nature est une passion, une aventure qui réclame tout un engagement : choix du sujet, affrontement avec le temps qui passe, les éléments . . . la pluie, le vent, le soleil . . . sont là à l’attendre.
Il aime beaucoup les paysages urbains : ports, bords de Seine à Paris, banlieues ou s’exprime violemment le duel de l’homme et de la nature. Un arbre au tronc rouge caresse de sa frondaison une péniche noire. Dans son ombre, une jeune fille cachée lui donne une jolie tache rouge. Sa robe ? Non bien sûr, juste une jolie tache rouge. C’est çà la magie.
Il croit savoir que l’épithète « fauve » ne fût pas acceptée par les premiers peintres fauves, même par Vlaminck. En ce qui le concerne, il pense, avec Louis Neillot, que le fauvisme n’est pas une porte fermée, mais un renouvellement dicté par de nouveaux tempéraments.
« Aussi vrai qu’un amateur d’Art choisit avec ses yeux et non avec ses oreilles, il est important de garder en soi la force de l’instinct. Il est le seul guide de la personnalité, même contre la leçon des maîtres qu’il ne faut pas négliger. »

Jean Prévost :
« J’ai commencé à treize ans pendant que je suis allé à l’école comme tout le monde. Puis je suis rentré dans une école d’art assez tôt, celle des Arts Appliqués de Paris. J’ai travaillé avec un maître Louis Neillot que j’ai eu la chance de rencontrer à l’âge de seize ans, grand admirateur de son travail, il a été d’une grande influence pour moi.
Ma première exposition, je devais avoir 14-15 ans, lors d’une petite exposition des peintres coiffeurs. A 18 ans, j’ai connu ma première participation au salon d’automne et des indépendants à Paris.
Si je devais me mettre dans une case, ce serait le fauvisme, Matisse, Vlaminck mais je me suis aussi intéressé à l’expressionnisme.
Tout m’attitre, du moment où il y a un petit peu de vie, de poésie, des choses qui me touchent, j’ai besoin d’être touché.
C’est le ressenti de la première émotion qui détermine la réalisation, et il faut s’y tenir. La première chose c’est d’être très réceptif, très détendu, si on a des problèmes invraisemblables on ne voit rien.  Pour bien travailler dans le cheminement de son travail, c’est d’être très attentif à toutes ces choses là.
C’est très difficile de terminer un tableau, on ne sait jamais à quel moment il faut s’arrêter. Des fois, on s’arrête en  cours de route, et longtemps après on s’aperçoit qu’on aurait dû aller un peu plus loin, et l’inverse arrive aussi. »

 L’atelier le Vivier ouvre ses portes à l’artiste Jean Prévost jusqu’au 6 septembre 2020
12 rue de l’église à Moret-sur-Loing.
Atelier ouvert du mercredi au dimanche de 15h à 18h30.

Renseignements :
06 80 73 87 96
ou par mail
[email protected]

Le peintre Jean Prévost expose à Moret

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