MORET LOING ET ORVANNE
Focus sur la Journée spéciale “Seconde vie pour nos vêtements”

Quand la consommation alternative avec "Seconde vie pour nos vêtements" défie le black friday !

Photos :
P. Songeux

La Semaine Européenne de la Réduction des Déchets s’est déroulée cette année du 20 au 28 novembre 2021. Dans ce cadre, dimanche 28 novembre,le SMICTOM de la région de Fontainebleau et Moret-Loing-et-Orvanne ont proposé des animations de sensibilisation dont la Journée spéciale “Seconde vie pour nos vêtements”, dans la salle polyvalente Bernard Ridoux à Veneux-Les Sablons.

Pascal Gouhoury et Dikran Zakeossian.

Un évènement qui pouvait ré-habiller à moindre coût, pour le porte-monnaie et la planète !
C’était l’occasion de passer un moment d’échange convivial avec les joyeux bénévoles de l’association Méli Mélo Del Mundo, dont l’objectif est de contribuer au renforcement et au développement d’une dynamique solidaire et locale, en prônant les modes de consommation alternatifs. Le principe du troc est simple : apportez des vêtements (propres) pour leur offrir une seconde vie et repartir avec les articles de votre choix.

D’autres animations, avec un atelier de réparation avec la Maison Bonpoil où l’on apprenait à repriser ses vêtements pour pouvoir les faire durer un peu plus.
A côté, un atelier recycl’art, comment à partir de vieux textiles dont on a plus l’usage, on refait de la décoration, des petits sacs, etc., c’est le côté créatif du réemploi très tendance en ce moment.
Côté maison pratique ménager, un atelier tawashi, fabrication d’éponges à partir de morceaux de textile par un système d’entrelacement, une autre manière de réutiliser un vêtement qui aurait été jeté.
Dans l’après-midi, un atelier garde-robe minimaliste avec Fanfantaisie, proposait à partir de quelques pièces de vêtements, la possibilité se constituer la base d’une garde-robe pour obtenir à la fois des tenues détente, chic ou pour travailler.
Pour finir, la présence aussi de la librairie Les Petits Papiers qui avait sélectionné pour l’occasion une variété de livres sur la thématique.

Aurélie Delmaet, DGS au SMICTOM de la région de Fontainebleau :
« Cette année pour la semaine des réductions des déchets, on a choisi la thématique textile parce ce que nous savons que c’est une des industries les plus polluantes du monde. Le textile génère aujourd’hui beaucoup de pollution, à la fois dans les phases de fabrication mais aussi sur la phase gestion des déchets, sans parler des problématiques sociales qui viennent s’ajouter sur les conditions de fabrication des vêtements. C’est vrai qu’on a choisi cette thématique globale d’un point de vue de la durabilité et de la protection l’environnement,  ça nous paraît essentiel de pouvoir faire un focus. D’autant que cette semaine nous avons eu un évènement qui n’est pas anodin lors de la semaine européenne de la réduction des déchets avec le black Friday. Retrouver ces deux évènements qui se déroulent en même temps, avec des orientations complètement opposées, c’est une manière de dire attention, nous avons pris des habitudes aujourd’hui dans notre consommation globale et particulièrement dans les vêtements, avec ces collections qui défilent et qui changent toutes les semaines. Des vêtements de moins bonne qualité donc qui se recyclent et se valorisent moins bien aussi. Donc l’idée, c’est de repenser  sa consommation au niveau de l’habillement et de la mode, parce ce n’est pas le premier point auquel on fait attention quand on parle de réduction des déchets. On pense beaucoup à l’alimentation, à sa consommation au supermarché mais moins à la mode, alors que c’est un point très important en quantité de déchets et en impact sur la planète. »

Pascal Gouhoury, Président du SMICTOM :
« Aujourd’hui, nous clôturons la semaine européenne de la réduction des déchets avec cet évènement, mais toutes les équipes du SMICTOM se sont déplacées toute la semaine, notamment dans les écoles avec des animations à la demande des directrices d’école et des collectivités. Tout le monde sait que c’est en touchant les enfants qu’on arrivera à toucher les parents.
Les comportements sont à changer car on arrive au bout de l’exercice aujourd’hui, tout le monde le dit, donc à un moment donné il faut une grosse prise de conscience. Les choses bougent, il y a dix ans vous étiez seul à prêcher dans le désert, c’est le moment pour les collectivités d’embrayer et d’accélérer le mouvement. »

 

Dikran Zakeossian, Maire de Moret Loing et Orvanne
« Nous sommes ravis de pouvoir accueillir ce type de manifestation, qui en plus s’adresse à un public aujourd’hui, bien plus large que la seule commune de Moret Loing et Orvanne.
Cette semaine avec la médiathèque d’Ecuelles, nous nous sommes inscrits dans cette dynamique, en mettant en avant cette thématique  très particulière qui est celle de l’industrie textile, car c’est vraiment un enjeu majeur, sur lequel on est assez peu sensibilisé. On a l’impression que la gestion des déchets, c’est avant tout le tri de nos ordures ménagères. Mais cela va bien au-delà, c’est vraiment des questions de comportement en terme d’achat, quand on voit sur des dernières statistiques, qu’un vêtement acheté aujourd’hui est utilisé 7 à 8 fois avant d’être remisé au placard définitivement. C’est juste totalement improbable, on a l’impression d’être sur un produit de consommation courante totalement jetable. Je crois que l’on doit tous être sensibilisé à ce que cela représente d’un point vue de la gestion, des enjeux de recyclage qu’il y a derrière, des enjeux climatiques, des questions de pollution, c’est vraiment des filières entières qui sont liées à tout ça, et c’est très vertueux que de pouvoir sensibiliser tous nos concitoyens..
Nous avons une pression sociale qui est gigantesque, c’est sûr que cette question des modes de consommation est un peu partout, j’ai deux adolescents, c’est la bataille quotidienne, mais en même temps il faut que ce type d’évènements et de démarche deviennent normales. La normalité, c’est tellement le black Friday et l’idée de changer en permanence, d’être tout le temps dans autre chose, qu’on ne se rend plus compte des alternatives, et on  les relègue dans une catégorie complètement annexe, alors que cela devrait devenir des gestes du quotidien et nous paraître complètement normal.
Avec nos petits moyens de syndicat et de communes, on doit être les influenceurs des pratiques durables, là ou d’autres influenceurs avec une puissance pas possible jouent la carte de la consommation, de la surconsommation, etc.
Concernant le tri des ordures ménagères, on est en train de mettre en place une campagne de communication et d’information vers les habitants qui est sur le thème « le tri ne suffit plus ». L’idée, c’est de se dire qu’on s’est trop longtemps donné bonne conscience avec le seul geste de tri, mais le tri n’est pas le recyclage, c'est à dire entre la part qui est triée et la part qui est réellement  recyclée  il y a une différence. C’est indispensable de ne pas revenir en arrière mais il est fondamental  de comprendre que c’est une fausse bonne manière d’aborder les choses. Tout d’abord cela coute cher et ce n’est pas une solution durable, donc le bon geste est de ne plus avoir de chose à trier avec tous les emballages et les suremballages. »

Focus sur la Journée spéciale “Seconde vie pour nos vêtements” à MLO

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