CHARLES HAIR ET CHRISTIAN PERRIER À LA PETITE GALERIE

Le céramiste Charles Hair et le peintre Christian Perrier en parfaite osmose  à La Petite Galerie de Bourron-Marlotte.

Photo :
Pascal Songeux

Deux artistes de grandes renommées, le céramiste Charles Hair et le peintre Christian Perrier, exposent jusqu’à fin mai à La Petite Galerie de Bourron-Marlotte. Ils viennent de la région Centre.

Charles Hair est né en 1955 aux USA de père Américain et de mère française. En 1985, il est lauréat de la Fondation de France pour ses recherches sur l’émail suivi d’un voyage de six mois au Japon. En 1993, il reçoit le Grand prix Départemental des Métiers d’Art. Il reçoit le prix du Conseil Régional. En 2007 : Publication du livre ” Pour un Charles Hair, notes, voyages rêveries ” de Michel Cegara aux éditions de Revue de la Céramique et du verre.

Christian Perrier est né en 1950. Études de lettres classiques et agrégé en Lettres moderne, il peint depuis 1974. De 1980 à 1985 il anime la Revue ICI et LA d’Art contemporain en région Centre. Vit et travaille à Bourges (cher). En 2018 , il a exposé à la galerie Mermoz à Cabourg, à la galerie 21 à Toulouse et à la galerie la Métisse d’argile de Saint Hippolyte.
Ses publications :
2013 « Livre Pauvre » dans la collection dirigée par Alain Leuwers.
2014 La « Neige n’est pas loin édition avec le poète Alain Freixe.
2015 18 peintures pour une anthologie Bilingue des poètes de Zeeland.
2016 Le tumulte silencieux de la peinture : dans l’atelier de Christian Perrier avec Pierre Jean Brassac

Charles Hair et Christian Perrier ont commencé à exposer ensemble à la galerie La Métisse d’Argile et ont choisi de publier un catalogue sous forme de dialogue entre leur travail. Ce recueil est préfacé par l’historien et critique d’art Michel Cégara, disponible à La Petite Galerie le temps de leur exposition.

MATIÈRE ET MÉMOIRE
Dialogue entre un céramiste et un peintre: Charles Hair et Christian Perrier

La rencontre se fait d'abord par une communion de formes : Charles Hair le céramiste puise dans le répertoire quasi rituel des formes humbles du quotidien : bols , urnes et autres récipients qui sont depuis toujours l'apanage du potier.
La peinture de Christian Perrier évoque aussi ces formes ancestrales, de manière diffuse et subreptice en déformant, raturant, effaçant pour ne pas tomber dans l'anecdote, produisant ainsi ce qu'il a appelé ses "figures tremblées".
Mémoire donc par ces emprunts aux formes archétypales qui renvoient aux origines même du travail du potier mais aussi à la tradition des natures mortes qui jalonnent l'histoire de la peinture.
Pourtant la rencontre ne se limite pas aux figures communes aux deux artistes.
Plus essentiellement peut-être c'est dans la manière de travailler ces formes que se fait l'échange et la rencontre.
Ainsi Charles Hair façonne une matière plus grenue qui gauchit les formes et qu'il lacère parfois de cicatrices, les renvoyant au magma de l'argile originel qui se pare néanmoins d'un émail somptueusement pictural
C'est cette même matière terreuse, écorchée et couturée, que l'on retrouve dans les textures labiles des peintures de Christian Perrier
C'est donc une proximité thématique empruntée à une tradition qui rapproche les deux créateurs mais surtout une pratique de leur matériau respectif témoignant d'une sensibilité voisine : il s'agit de deux langages non pas identiques mais puisant aux même sources et travaillés par des préoccupations analogues.

Christian Perrier :
« Avec Charles, nous avons en commun une certaine approche de la matière et la recherche d’une présence sensible, une présence sensuelle même. Quand on s’est rencontré, on s’est dit qu’on était dans le même désir de formes et de matières.
Paradoxalement moi, j’utilise peu la couleur, en tout cas des couleurs vives et Charles est lui, très pictural dans son approche de l’émail. J’ai un côté très terre, d’ailleurs j’utilise beaucoup les terres, les matières diverses, du caolin quelque fois, on a parfois les mêmes pigments, il m’arrive de lui emprunter des pigments pour mes peintures ».

Michel Cégara, historien de l’art :
« Charles Hair est un artiste très méditatif, très secret, plein d’humilité et de poésie, un vrai artiste, qui n’a plus rien à prouver. J’avais noté chez Charles Hair ce conflit ou cette articulation assez souvent, entre une forme émaillée et toujours des éléments sur la pâte où il marque des glyphes, des empreintes, avec le doigt de la main, il fait une croix, c’est une forme d’écriture. Il casse la beauté en y ajoutant de l’humanité et de la poésie, il prend possession de la matière peut-être comme l’homme de Lascaux qui mettait sa main sur les parois.
Charles Hair m’a fait découvrir le travail de Christian Perrier par le biais de son site internet,  j’ai trouvé ça étonnant. Si Charles Hair, maître de l’émaillage en France (il fait parti des 5 plus grands artistes de la céramique aujourd’hui) peignait, on aurait pu croire que c’était son travail.
Ce qui m’a séduit dans la peinture de Christian Perrier, c’est ce que je retrouvais chez Charles Hair, on trouve ça sur certains peintres dits abstraits qui se disent eux-mêmes figuratifs, on commence le travail pictural c’est une forme et ça devient un vase, un pot, une figure, un corps mais en même temps on est un peu dans l’abstraction. Christian Perrier, prof de lettres classiques latin/grec, est un peintre lettré, comme l’étaient les peintres chinois. Chez lui, il s’est construit une petite forme de vie à lui, un studiolo comme diraient les italiens, un espace de travail, de réflexion, où il fait ses pigments comme un alchimiste ».

Exposition Matière et Mémoire, visible jusqu'au 31 mai à La Petite Galerie, 21 rue Mürger,  77780 Bourron-Marlotte. Tél. 06 75 13 42 56.
Ouverture : vendredi de 16h à 19h, samedi de 11h à 12h30 et de 15h à 19h, le dimanche de de 11h à 13h et sur rendez-vous.

Ce recueil est préfacé par l’historien et critique d’art Michel Cégara, disponible à La Petite Galerie le temps de leur exposition.

Exposition “Matière et Mémoire” de Christian Perrier et Charles Hair

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