ROMAIN ROUMIANI AU STUDIOLO :
" Spleen, au pays du simulacre "

Le peintre Romain Roumiani, pour sa première exposition, s'installe au Studiolo jusqu'au 25 avril 2021.

Photos :
P. Songeux

Harold Giroux nous convie dans sa galerie Le Studiolo à Moret-sur-Loing, à la découverte d’un jeune peintre, Romain Roumiani et de son exposition « Spleen, au pays du simulacre ». Celle-ci sera visible jusqu'à 25 avril 2021 (ouvert un week-end sur deux : samedi et dimanche de 15h à 19h, les 13-14, 27-28 mars, 10-11, 24-25 avril 2021 (et sur rendez-vous).

Les idiots, partie I.

Romain Roumiani
« Etudiant à la Sorbone, en Master 2 Arts Plastiques, j’essaye de présenter une peinture expressive qui parle des questions humaines et uniquement humaines et de l’environnement humain, qui revendique une certaine apparenté avec les poètes romantiques comme Beaudelaire.
Je réside à Ecuelles depuis mon entrée au CP, j’ai fréquenté le collège Sisley à Moret, le lycée à Avon, et maintenant je suis en études supérieures à Paris.
La peinture est arrivée il y a 7 ans, avec l’entrée à la Fac. Avant j’étais branché dessin.
L’abstraction permet d’avoir une peinture extrêmement intellectuelle qui permet une liberté du moment que l’on a pas en société. Nous sommes dans un environnement qui sans cesse contraint le geste, comme dans le film « Les Temps Modernes » de Chaplin, avec le travail à la chaîne, le geste mécanisé ou dans le travail d’une caissière, etc., ou la liberté gestuelle est extrêmement limitée.
La peinture gestuelle est un espace totale de liberté ou la seule contrainte vient de la matière. C’est pour ça que pour moi, l’abstraction est quelque chose de vitale.
C’est ma première exposition, j’aimerai continuer à peindre et à en vivre, mais c’est malheureusement compliqué, il faudra trouver un métier alimentaire à côté. »

L'écorché

Spleen, au pays du simulacre (Peintures)
La palette de Romain Roumiani : Noir & Blanc et les gammes du gris (excepté le triptyque).
Pour l’une de ses toiles, il s’est inspiré  de American Gothie. Un  paysan et sa fille célibataire,  posant devant  un chalet de style néogothique, peints  par Grant Wood  en 1930, semblent avoir été téléportés dans le batcave…
Descriptions : une  myriade de figures se cachent,  apparaissent, émergent de la matière  picturale. Matières en fusion, éruptions effusives (Attention peinture fraîche !)…
On y voit des spectres voire des grotesques mais nullement décoratives  évoquant des dessins préparatoires exilés dans la toile…
Une  peinture gestuelle : la toile est parsemée de taches qui scintillent comme oubliées  par le peintre, un geste comme acte manqué que l’on  maintient… Expressionnisme corporel dans l’une des toiles où l’on aperçoit des morts-vivants (dont l’un tient une machette)  précédés d’un Minotaure à genoux,  ventre ouvert découvrant ses entrailles (?), ce “fruit bi-forme” né de l’accouplement (simulacre) de Pasiphaé et d’un taureau dans le poème de Virgile.

Francis Bacon évoque dans ses entretiens avec David Sylvester « Une  espèce de marche sur la corde raide entre ce qu’on appelle peinture figurative et abstraction. ». Romain Roumiani joue lui aussi en funambule.
C’est  le “spleen” de Baudelaire (Quand le ciel bas et lourd pèse comme  un couvercle,  il nous verse un  jour noir plus triste que les nuits.), celui de Romain se situe “au pays du simulacre” créant,  en associant  les deux, un beau titre chantourné à la manière de Giambattista Marino.

Exposition du 13 mars au 25 avril 2021
Ouvert un week-end sur deux : samedi et dimanche de 15h à 19h
13-14, 27-28 mars, 10-11, 24-25 avril 2021 (et sur rendez-vous)

Galerie Le Studiolo
16 rue Grande, 77250 Moret-sur-Loing

Tél. 06 77 55 09 20

 

3 expositions
au Studiolo en 2021 :
- Romain Roumiani (mars/avril).
- Lisa Gardner (mai/juin).
- Xavier  Fatou (septembre/octobre).

La peinture de Romain Roumiani s’expose au Studiolo

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